AGI - La troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral est en cours jusqu’au 8 août, à Avaza, au Turkménistan. L'événement vise à explorer les partenariats et les investissements nécessaires pour surmonter les défis et exploiter le potentiel de ces 32 pays, dont la moitié sont africains, faisant suite aux précédentes conférences tenues à Almaty, au Kazakhstan, en 2003, et à Vienne, en Autriche, en 2014. En présence du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, du Président turkmène, Serdar Berdimuhamedov, et de dirigeants de nombreux pays, plusieurs axes thématiques sont explorés, axés sur la société civile, le secteur privé, la jeunesse, l'action parlementaire, la coopération Sud-Sud, la connectivité et le leadership des femmes.
L'Afrique compte le plus grand nombre de pays enclavés au monde (16 sur 32). Il s'agit du Botswana, du Burkina Faso, du Burundi, de la République centrafricaine, du Tchad, de l'Eswatini, de l'Éthiopie, du Lesotho, du Malawi, du Mali, de la Mongolie, du Niger, du Rwanda, du Soudan du Sud, de l'Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe. Plusieurs d'entre eux cherchent activement à accéder à la mer. C’est le cas de l’Éthiopie qui, sous la pression du Premier ministre Abiy Ahmed, tente depuis longtemps de convaincre les pays de la région de lui accorder un accès stratégique à la mer Rouge. Cette revendication a ébranlé les équilibres régionaux et lui a valu l’inimitié de la Somalie, hostile au protocole d’accord (2024) signé par Addis-Abeba avec l’État autoproclamé du Somaliland, que Mogadiscio ne reconnaît pas.
I thank the National Leader of the Turkmen People & the Chairman of the People’s Council of Turkmenistan Gurbanguly Berdimuhamedow & President Serdar Berdimuhamedow as well as the people of Turkmenistan for their warm welcome & leadership in hosting the 3rd @UN Conference on… pic.twitter.com/qndP2sC3un
— António Guterres (@antonioguterres) August 4, 2025
L’aspiration à un accès à la mer est également partagée par plusieurs pays du Sahel – le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad – qui ont rejoint l’Initiative Atlantique, un projet promu par le Maroc qui vise à leur garantir un accès à la mer à travers son territoire. Pour Rabat, l’intérêt d’une telle initiative réside dans la redéfinition de l’espace géopolitique et stratégique du Sahel par rapport à l’Algérie, son principal adversaire au Sahara occidental.
Le 24 décembre dernier, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Programme d'action Avaza pour la décennie 2024-2034. Ce programme vise à accélérer les progrès, notamment dans des domaines tels que la facilitation des échanges, la transformation structurelle, la connectivité des transports, la technologie, la résilience climatique et la mobilisation du soutien international. L'objectif est d'aligner les actions nationales, les efforts d'intégration régionale et les cadres politiques mondiaux. Ce plan d'action est accompagné d'une feuille de route.
Cinq domaines prioritaires sont identifiés : la transformation structurelle et la science, la technologie et l'innovation ; le commerce, la facilitation des échanges et l'intégration régionale ; le transit, les transports et la connectivité ; l'adaptation, la résilience et la réduction de la vulnérabilité au changement climatique et aux catastrophes, ainsi que les moyens de mise en œuvre.