AGI - Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a retiré trois sites se trouvant au Madagascar, en Égypte et en Libye de la Liste du patrimoine mondial en péril. Ces retraits, décidés lors de la dernière réunion du groupe à Paris, sont le fruit d'efforts déployés par les États parties, avec le soutien de l'agence des Nations Unies, pour réduire significativement les menaces qui pèsent sur ces sites. “Le retrait de sites de la Liste du patrimoine mondial en péril est une grande victoire pour tous. Pour les pays et les communautés directement concernés, pour l'Unesco et, plus largement, pour le patrimoine commun de l'humanité. Nous menons un effort particulier pour l'Afrique, tant pour former des experts et faciliter de nouvelles inscriptions, que pour soutenir les stratégies visant à mettre certains sites hors de danger. Ces efforts portent aujourd'hui leurs fruits”, a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco, en annonçant le retrait de la liste des Forêts tropicales de l'Atsinanana (Madagascar), du site d’Abou Mena (Égypte) et de la Vieille ville de Ghadamès (Libye). Ces dernières années, l'Unesco a déployé des efforts considérables et ciblés pour soutenir ses États membres africains. Depuis 2021, trois sites en République démocratique du Congo, en Ouganda et au Sénégal ont également été retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Les forêts tropicales de l'Atsinanana ont été inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2007 pour leur importante biodiversité. Ces dernières années, ces forêts et les espèces qu'elles abritent ont été confrontées à de nombreuses menaces, notamment l'exploitation forestière illégale, le trafic de bois précieux et la déforestation, qui ont affecté la situation d'espèces clés comme les lémuriens. Ce phénomène a conduit Madagascar à figurer sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2010. Suite à cette décision, Madagascar a élaboré et mis en œuvre un plan d'action ambitieux avec le soutien de l'UNESCO et de la communauté internationale. Grâce à des plans de gestion rigoureux, au contrôle des coupes d'ébène et de bois de rose, à la surveillance par satellite et aux patrouilles locales, l'état général du site a été amélioré. 63% des zones de perte de couvert forestier ont ainsi été restaurées, l'exploitation forestière illégale et le trafic de bois précieux ont été stoppés, et le braconnage des lémuriens a atteint son plus bas niveau depuis 10 ans.
Pour sa part, Abou Mena a été inscrit sur la liste du Patrimoine mondiale Unesco en 1979 en tant que site de pèlerinage et berceau du monachisme chrétien, et sur celle du patrimoine mondial en péril en 2001 suite aux inquiétudes suscitées par la montée alarmante de la nappe phréatique causée par les méthodes d'irrigation des fermes environnantes et l'effondrement de plusieurs structures sus-jacentes. En 2021, un projet d'alimentation en énergie solaire du système de drainage a permis de réduire considérablement le niveau des eaux souterraines et de stabiliser les structures fragilisées. Le plan de conservation, élaboré en 2024 avec le soutien du Fonds du patrimoine mondial de l'UNESCO, a permis la mise en place de stratégies adaptées et une plus grande implication des communautés locales.
Pour finir, la vieille ville de Ghadamès a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1986 et a été un carrefour de cultures majeures d'Afrique et du bassin méditerranéen. Le site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril depuis 2016 en raison du conflit qui régnait alors dans le pays, des incendies de forêt et des pluies torrentielles. Menés par les autorités locales et plusieurs partenaires, d'importants travaux de restauration ont été menés sur le site, notamment la réparation de bâtiments historiques, de pipelines et d'infrastructures traditionnelles. Ces activités se sont accompagnées d'efforts visant à renforcer les compétences et la gouvernance locales par le biais de diverses formations, ainsi que par l'élaboration d'un plan de gestion et de prévention des risques.
Avec 194 États membres, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture contribue à la paix et à la sécurité en menant une coopération multilatérale dans les domaines de l'éducation, de la science, de la culture, de la communication et de l'information. L'Unesco supervise plus de 2 000 sites du patrimoine mondial, réserves de biosphère et géoparcs mondiaux ; des réseaux de villes créatives, apprenantes, inclusives et durables ; et plus de 13 000 écoles, chaires universitaires, instituts de formation et de recherche associés, avec un réseau mondial de 200 commissions nationales.