AGI - Il est essentiel d’élargir le dialogue entre l’Europe et l’Afrique sur les migrants et la mobilité. C'est ce qu'a souligné aujourd'hui le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, lors de la conférence du Processus de Khartoum, organisée par le gouvernement egyptien au Caire. Le forum, créé pour promouvoir la coopération politique en matière d'immigration, implique environ 40 pays de l'Union européenne et du continent africain. Piantedosi a salué la plateforme car elle “nous permet de discuter de questions importantes qui intéressent depuis longtemps les pays situés le long des routes migratoires, et que l'Italie poursuit également dans d'autres formats”. “Nous soutenons fermement les dialogues régionaux, tels que le processus de Khartoum. Nous restons convaincus que l'Europe ne peut pas se passer de l'Afrique et vice-versa”, a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Dans cette perspective, a ajouté Piantedosi, “le processus de Khartoum, lancé en 2014 lors d’une conférence ministérielle à Rome, a permis des avancées en matière de coopération, depuis la lutte contre la traite des êtres humains jusqu’à la protection des réfugiés, en passant par la promotion de la migration légale”. Le ministre a souligné que dans le domaine des migrations, “une politique commune rigoureuse peut bénéficier aussi bien aux pays de destination qu'à ceux d'origine et de transit, qui voient trop souvent leur sécurité et leur stabilité intérieures mises en péril par la menace de criminels sans scrupules, qui exploitent avant tout les attentes de la jeune génération".
Pour Piantedosi, l’un des principaux défis communs “auxquels nous sommes appelés à faire face est certainement celui de contrer l’odieuse activité criminelle menée par les trafiquants d’êtres humains”, en sachant que les flux incontrôlés peuvent également “ouvrir la voie au terrorisme, créant un risque de violence, déstabilisant aussi bien l’Europe que l’Afrique”. Le ministre italien a expliqué avoir constaté, dans ses “contacts fréquents avec des collègues d'autres pays”, une “volonté transversale de s'engager pour améliorer les outils de lutte contre les réseaux criminels de trafiquants de migrants”. “C’est précisément pour cela que nous avons ajouté aux canaux bilatéraux traditionnels de nouveaux formats de dialogue au niveau régional”, a-t-il expliqué, en se référant en particulier “à l’excellent travail que nous menons avec certains pays d’Afrique du Nord, en mettant l’accent sur le quadrant central de la Méditerranée”.
Piantedosi a donc souhaité la création de “circuits de mobilité régulée qui empêchent les trafiquants de contrôler les flux, mais qui permettent aussi la création conjointe de voies migratoires légales et sûres”. C'est pourquoi, a observé le ministre de l'Intérieur, “il faut valoriser non seulement l'aspect des flux illégaux contrastés, mais aussi celui de la migration légale, à comprendre comme un processus ordonné régi par les États de destination et d'origine”. À cet égard, le ministre de l’Intérieur a souligné l’engagement de l’Italie en faveur du processus de Rome et du Plan Mattei. Les processus de formation, a-t-il conclu, sont importants “pour créer des couloirs réguliers d'entrée au travail pour les jeunes de leurs pays d'origine, notamment africains, et donc aussi pour lutter ainsi contre les dangers du trafic illégal”. La question de la coopération en matière d'immigration irrégulière sera également au centre d'une rencontre entre Piantedosi et ses homologues de Tunisie, de Libye et d'Algérie en programme demain, 10 avril, à Naples.