AGI - La Somalie a introduit dans son programme national de vaccination le vaccin contre les infections à pneumocoque et celui contre la diarrhée à rotavirus, maladies qui sont à l'origine de la principale cause de mortalité infantile dans le pays. Environ 38% des enfants qui meurent de ces causes ont moins de cinq ans. La Somalie a simultanément lancé une campagne nationale de rappel contre la rougeole. Cet effort intégré, selon un communiqué, marque une étape importante dans le parcours du pays pour réduire la prévalence de trois des causes les plus dangereuses de maladie et de décès chez les enfants somaliens: la rougeole, la pneumonie et la diarrhée liée au rotavirus. Le ministère somalien de la Santé dirige cet effort avec le soutien de Gavi, l’Alliance du vaccin dont l'Italie est un important donateur, de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) et de l’Unicef. Cette initiative intervient à un moment critique, alors que la Somalie est aux prises avec des épidémies persistantes de rougeole et des décès dus à la pneumonie et à la diarrhée liées au rotavirus. On estime que la rougeole, la pneumonie et la diarrhée sont responsables ensemble d’environ 43 % des décès annuels d’enfants dans le pays.
"L’introduction de ces deux vaccins marque une étape importante dans notre engagement national à réduire la mortalité infantile et à construire un avenir plus sain pour la prochaine génération somalienne", a déclaré le ministre de la Santé Ali Haji Adam Abubakar, confirmant l'engagement du gouvernement "à investir dans la santé de nos enfants et à renforcer nos services de vaccination en collaboration avec nos partenaires de santé mondiaux et régionaux". Les infections pneumococciques peuvent provoquer des maladies graves telles que la pneumonie, la méningite et la septicémie. Les pays qui ont intégré le vaccin conjugué contre le pneumocoque (Pcv) dans leurs programmes de vaccination systématique ont constaté une baisse significative des décès d’enfants et des admissions à l’hôpital dues à des infections bactériennes.
De même, le rotavirus est une cause majeure de diarrhée sévère chez les jeunes enfants. Elle contribue de manière significative à la malnutrition et à la mortalité par déshydratation. Rien qu’en Afrique subsaharienne, on estime que le rotavirus cause plus de 200.000 décès chez les enfants de moins de cinq ans chaque année. Avant l’utilisation généralisée du vaccin contre le rotavirus, le virus était responsable d’environ 40% des admissions à l’hôpital dues à une diarrhée sévère chez les enfants. Grâce au soutien et à la contribution des pays, de la société civile et du Conseil d’administration de Gavi, l’introduction des deux vaccins est soutenue par la politique révisée de Gavi en matière de fragilité, d’urgences et de populations déplacées, qui fournit un soutien supplémentaire et flexible aux pays dont les efforts de vaccination sont gravement affectés par ces défis. La garantie d’un soutien ciblé futur aux pays dépend d’un investissement mondial continu dans la vaccination, y compris le financement de la prochaine période stratégique quinquennale de Gavi commençant en 2026.
Dans un commentaire à cette avancée, Patience Musanhu, responsable pays principale pour la Somalie chez Gavi, l'Alliance du Vaccin, a félicité "le ministère fédéral de la Santé, les agents de santé et les agents communautaires de première ligne, ainsi que les autres parties prenantes impliquées pour leur engagement à introduire ces deux vaccins essentiels dans un contexte de priorités multiples et concurrentes". Compte tenu de l'ampleur de ces maladies en Somalie, il s'agit pour Musanhu "d'un investissement judicieux qui sauvera des vies et aura un impact transformateur sur la santé et le développement, les familles, les communautés et le système de santé".
L’introduction de ces deux vaccins marque une étape importante dans le renforcement du système de vaccination somalien et la protection des enfants contre les épidémies de maladies évitables. En élargissant son programme national de vaccination, la Somalie renforce sa capacité à protéger les enfants contre les menaces mortelles de la pneumonie et de la diarrhée. La campagne de rattrapage contre la rougeole est conçue pour combler rapidement les lacunes immunitaires chez les enfants qui n’ont pas bénéficié des vaccinations de routine en raison de l’insécurité, des déplacements ou des perturbations des services. La campagne vise à atteindre des millions d’enfants à travers le pays, en les protégeant de l’une des maladies évitables par la vaccination les plus contagieuses et les plus mortelles.
L'Italie est impliquée dans l'Alliance Gavi depuis 2006, année où elle est devenue membre fondateur de l'International Finance facility for immunization (IFFIM). De plus, elle a joué un rôle majeur dans le lancement de la première Advance market commitment (AMC) visant à accélérer le développement et la disponibilité des vaccins. L'Italie est le quatrième donateur de Gavi après les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Sur la période quinquennale 2016-2020, elle a contribué à hauteur de 100 millions d'euros. Les thématiques de Gavi sont suivies par le ministère des Affaires étrangères italien et le ministère de l'Economie et des Finances.